Certifiée 2BS, la coopérative Le Gouessant permet aux adhérents de mieux valoriser leur production de colza à travers la démarche bas carbone. Cette nouvelle filière vient récompenser l’engagement climatique des agriculteurs et fait écho à l’ambition de la Coopérative d’accompagner l’évolution des pratiques, tout en ramenant de la valeur dans les exploitations.
La démarche Colza Bas Carbone vise à diminuer les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et à stocker plus de carbone dans les sols. La graine cultivée selon ces principes et collectée par la Coopérative est principalement valorisée par la filière biocarburants. En plus de rémunérer les producteurs selon le prix de base du colza, cette dernière verse une prime calculée individuellement à partir du bilan carbone du colza.
Choix des itinéraires techniques
Initiée en 2021 par la Coopérative, la démarche Colza Bas Carbone a permis de stocker dans les sols des agriculteurs engagés autant de carbone que de colza produit (l’équivalent d’1kg de CO2 pour chaque kg de matière sèche de colza produit), soit entre 2 et 3 tonnes par hectare. Pour arriver à de tels résultats, l’introduction de couverts végétaux et la gestion des résidus de cultures sont des leviers clés. Ainsi une fois la graine de colza récoltée, le reste de la plante est laissé au champ, restituant la matière organique au sol. De la même façon, l’amélioration de la biomasse des couverts alimente le stock de carbone du sol. L’autre levier essentiel consiste à utiliser du fumier dans la rotation, valorisant la complémentarité entre les productions animales et végétales. La mise en place de Techniques Culturales Simplifiées (TCS) est également intéressante, dans la mesure où le sol n’étant pas ou peu perturbé mécaniquement, son activité biologique augmente tout comme sa teneur en matière organique. C’est aussi un levier permettant de réduire sa consommation de carburant et ses émissions de CO2.
Ces itinéraires techniques, déjà bien connus des agriculteurs bretons, visent tout autant à stocker du carbone qu’à diminuer la quantité de gaz à effet de serre émise par les pratiques culturales. Pour cela, une vigilance accrue est apportée à la gestion de la fertilisation, principale source d’émissions en agriculture. Si les engrais organiques sont à privilégier, il s’agit aussi d’utiliser la bonne dose au bon moment, et ainsi d’éviter les pertes (volatilisation, ruissellement…). Le recours aux OAD (Wanaka) est recommandé par la Coopérative, tout comme l’association du colza à des plantes compagnes qui vont venir tapisser le sol, apporter de la biomasse et limiter le risque de fuite dans le milieu.
Déclaration à remplir par les adhérents
Le Colza Bas Carbone repose sur une démarche de progrès et un engagement à long terme des agriculteurs. Les adhérents souhaitant s’inscrire dans cette filière doivent déjà être engagés dans la production de colza « durable » et peuvent se faire connaître auprès de leurs techniciens. Ils devront remplir une déclaration sur leurs pratiques (travail et couverture des sols, fertilisation…). Une méthode de calcul certifiée au niveau européen permet ensuite d’établir un bilan GES du colza pour chaque exploitation. La prime, versée au producteur en fin de campagne, varie selon ce bilan et la valeur du marché.