Par manque de plan d’épandage, certains exploitants font le choix de fabriquer de l’engrais organique normé à partir de leurs effluents d’élevage afin de pouvoir le céder plus librement.
Le compostage est un procédé de transformation biologique des matières organiques par fermentation pour former, après maturation, un compost : produit stabilisé, hygiénisé et riche en humus. Le compost final doit respecter un certain nombre d’exigences : caractéristiques, respect des normes NFU… et faire l’objet d’analyses (N,P,K…) afin de prouver son respect à la norme et son innocuité. En outre, les exploitations faisant du compostage doivent respecter les modes de fabrication stipulées dans leurs arrêtés ICPE. À l’automne dernier, les DDPP ont transmises, aux différents bureaux d’études, les exigences qu’ils appliqueraient lors des contrôles. C’est pourquoi, ci-après, sont re-précisés les différents types de compostage :
- Compostage par retournements
- Compostage avec Complexes de Micro-Organismes (CMO)
- Compostage par aération forcée
Compostage par retournement
Pour produire un compost, il est nécessaire dans un 1er temps que le produit à composter contienne suffisamment d’eau pour assurer la vie et le développement des micro-organismes. La teneur idéale est de l’ordre de 40 à 50 % de matière sèche. Les effluents doivent être mis en andain. Idéalement, la taille ne devant pas excéder 1,8 m à 2 m de hauteur et ne pas dépasser 3.5 à 4 m de largeur. Le produit à composter devra être aéré plusieurs fois par des retournements. Ces retournements permettent une homogénéisation, une bonne oxygénation, et entraîner une élévation de la température nécessaire à la destruction des parasites, bactéries et virus. Il est donc nécessaire de maintenir une température de plus de 55°C pendant 25 à 30 jours. Le processus de compostage doit être réalisé sur une plateforme dédiée, dimensionnée de façon à recevoir les différents lots et prenant en compte les périodes de retournements à savoir 2 à 3 retournements. Cette plateforme devant être nettoyée régulièrement et désinfectée.
Complexes de Micro-Organismes (CMO)
Il s’agit d’un additif pouvant être apporté dans le bâtiment. En incorporant dans la litière, le CMO permet dans un premier temps d’améliorer l’ambiance du bâtiment car il assèche le milieu, agissant ainsi sur le bien-être des animaux. Dans un second temps, il joue un rôle dans le compostage transformant la matière organique des litières en humus. Le CMO permet donc de valoriser les effluents en améliorant leur valeur agronomique et fertilisante. Si l’utilisation de ce complexe a un coût, il dispose de nombreux avantages, il évite des retournements lors du compostage et garantit le résultat en matière de conformité du fertilisant organique à la norme NFU.
L’aération forcée
Le compostage par aération forcée nécessite une infrastructure étanche composée d’éléments béton armé juxtaposés recouverte d’une bâche. Le système, de par son principe, supprime les besoins de brassage et évite la contamination du site (bâtiments d’élevages…) par les pathogènes (bactéries, virus…) présents dans le fumier. La fermentation aérobie du fumier permet d’accélérer la fabrication de compost. L’aération forcée et le contrôle des paramètres permettent aux micro-organismes de dégrader la matière organique en 6 à 8 semaines. Le fond du silo est équipé pour accueillir un système d’aération et d’extraction de l’air. Le compostage aération forcée permet une hygiénisation par une rapide montée en température. Il s’affranchit totalement des conditions extérieures et contrôle les principaux paramètres de dégradation de la matière organique. Avec un mélange optimum des déchets, le temps de fermentation descend à 2 mois, et ce, grâce à l’aération forcée. Il nécessite peu de main-d’oeuvre et de matériel pour la fabrication du compost et ne génère aucun consommable pour produire un compost de qualité régulière. Producteur de fertilisants organiques, l’exploitant doit adopter un procédé de fabrication adapté aux caractéristiques des déjections animales de son élevage pour obtenir un produit de qualité, disposer des infrastructures et équipements nécessaires pour réaliser et maîtriser cette fabrication dans de bonnes conditions afin d’obtenir un produit stabilisé et hygiénisé. Afin de garantir un bon compostage, l’Union des Groupements (UGPVB), les Chambres d’Agriculture et l’Interprofession des Fertilisants Organiques de l’Ouest (IF2O) ont élaboré en plus du Guides IF2O de 2014 une fiche mémo « Faire un compost de qualité et commercialisable ». Cette fiche a pour but de rappeler les processus de compostage et les modalités de traçabilité.