Recyclage des déchets agricoles : une filière en évolution

#recyclage
13 février 2025

Trier c’est bien, bien trier c’est encore mieux ! Lancée en 2001, la filière de recyclage des déchets agricoles Adivalor poursuit ses efforts avec l’aide de 300 000 agriculteurs-trieurs. La démarche, largement soutenue par la Coopérative, se voit aujourd’hui renforcée par la mise en place d’une nouvelle collecte pour les emballages vides des produits de nutrition animale.

Chaque année, Le Gouessant collecte 578 tonnes de déchets agricoles sur ses dépôts. « Ces emballages vides ne sont pas destinés à la déchetterie », témoigne Guillaume Lucas, technicien agroenvironnement au sein de la Coopérative et référent déchets. « Ils sont acheminés vers des usines de retraitement pour être recyclés. » Le respect des consignes de tri est donc indispensable pour une valorisation efficace des déchets.

Les consignes de tri

Les bâches d’ensilage doivent être pliées à plat. Les sacs en papier (semence, engrais…) doivent être vides et pliés en fagot. Même consigne pour les big-bags à mettre en paquet de 10. Pour les bidons et fûts, c’est la règle d’ORE qui s’applique : ouverts, rincés et égouttés, avant d’être stockés dans les sacs Adivalor blancs, avec les bâches d’enrubannage. Les sacs jaunes sont quant à eux réservés au stockage des ficelles et filets. Sur chaque sac, doit apparaître le nom de l’exploitation et de la commune. En cas de non-respect de ces consignes, le collecteur est susceptible de refuser le sac. Enfin, les PPNU (Produits Phytosanitaires Non Utilisables) sont collectés à Coëtmieux (22) et Pleumeleuc (35), seuls dépôts de la Coopérative habilités à recevoir ces produits spécifiques.

Les EVNA, késako ?

La nouveauté concerne surtout les Emballages Vides des produits de Nutrition Animale (ENVA). En France, 10 % des produits commercialisés par le secteur de la nutrition animale sont mis en marché avec un emballage. Pour permettre de les recycler, l’AFCA-CIAL, la Coopération Agricole et le SNIA ont créé Valoralim. Cette structure fédère les entreprises du secteur de la nutrition animale et collecte, depuis le 1er juillet 2023, une écocontribution pour financer le programme de collecte et de recyclage assuré par Adivalor. Son montant varie selon le type d’emballage. « L’écocontribution est appliquée aux aliments composés complets et complémentaires, matières premières, pré-mélanges et additifs, dès lors qu’ils sont condition-nés dans les emballages suivants : sacs en papier et/ou plastique, big bags, seaux, bidons et fûts en plastique », précise Yann Douchement, conseiller Environnement chez Le Gouessant. « Elle existe déjà sur tous les autres produits collectés par Adivalor ».

Et demain ?

Au sein de la Coopérative, un groupe projet travaille sur les nouvelles filières de recyclage. « Il y a plusieurs mois, nous avons lancé une réflexion visant à recycler les combinaisons, charlottes et pédisacs », témoigne Yann Douchement. « Malheureusement, nos échanges avec une entreprise locale de retraitement n’ont pas abouti. Aujourd’hui, nous souhaitons nous pencher sur la question des palettes » poursuit-il. En effet, plusieurs éleveurs ont manifesté leur intérêt pour recycler le bois de palette, qui offre de nombreuses possibilités de réemploi (bois-énergie, broyat, sciure…). À plus court terme, c’est la filière pneumatique qui devrait évoluer dans le sens des agriculteurs. L’arrêté du 27 juin 2023 faisant suite au décret du 2 mars 2023, prévoit que des éco-organismes assurent la récolte des pneus usagés, y compris ceux utilisés sur les tas d’ensilage, à partir du 1er janvier 2024. Cette action sera gratuite et financée par les fournisseurs et distributeurs de pneumatiques. Elle sera plafonnée à 30 000 t pour la première année, puis le volume de collecte progressera de 10 000 t par an pour atteindre 70 000 t en 2028.  « Nous progressons petit à petit grâce à la mobilisation de tous », résume Yann Douchement. Parallèlement, Adivalor s’engage à augmenter ses capacités de recyclage en France. Pour y parvenir, l’éco-organisme travaille à l’extension de l’usine Suez à Landemont (Maine-et-Loire), spécialisée dans le recyclage des films d’ensilage et de paillage. Trois autres unités ont été créées ou le seront prochainement : le site de RecyOuest à Argentan (Orne) pour les ficelles et filets, Plasticlean à Vendargues (Hérault) pour les films de paillage et Novus à Gisors (Eure) pour les big bags. L’objectif vise à atteindre 80 % des déchets agricoles recyclés sur le territoire d’ici 2025.