Entre les différents stades physiologiques mais aussi avec ses salariés et son technicien aliment, c’est une véritable chaîne de progrès que Glenn Simon a mis en place dans son élevage de Maroué (22), pour aller chercher les meilleurs résultats technico-économiques.
À Maroué (22), Glenn Simon gère, avec ses 4 salariés, un élevage naisseur-engraisseur de 650 truies conduites en 10 bandes. Quand il a souhaité s’installer en 2017, l’éleveur a misé sur cet élevage « pour son organisation, ses performances techniques. Tout était en ligne ». À partir de cette bonne base, Glenn Simon a continué à améliorer les résultats technico-économiques, particulièrement au niveau des truies. « Grâce à un ensemble de bonnes pratiques, nous avons gagné entre 0,6 et 0,7 porcelet par truie
et par an. Aujourd’hui, avec une moyenne de 14,6 sevrés par portée, nous sommes arrivés à 37,5 porcelets sevrés par truie et par an », dévoile Glenn Simon. Pour arriver à ces performances, l’éleveur a mis en place une véritable chaîne de progrès, qui implique ses salariés mais aussi les différents intervenants de l’élevage, comme son technicien aliment. Cette chaîne se crée également entre les stades physiologiques. « Souvent, un souci à un stade a son origine bien en amont », estime Glenn Simon. Le premier maillon a été de travailler au niveau des cochettes, pour limiter les gabarits et viser la bonne épaisseur de lard à la 1e IA, avec un aliment spécifique jeune reproducteur. L’éleveur a homogénéisé le gabarit des cochettes. « Avec des cochettes de même poids, l’alimentation est optimisée, ce qui nous permet d’obtenir un indice de consommation très performant », partage l’éleveur. L’indice global est de 2,47. « Pour les truies, on est à une consommation annuelle de 1 140 kg d’aliment, ce qui est bas, en sachant que Glenn voudrait arriver à 1 200 kg maximum par an », se félicite Hubert Lastennet, le technicien aliment qui suit l’élevage.
Un menu à la carte
Glenn Simon est exigeant sur l’alimentation de son troupeau. « Nous travaillons en continu à trouver des solutions alimentaires, partage Hubert Lastennet. Nous faisons évoluer les formules dans l’objectif de permettre aux animaux d’exprimer pleinement leur potentiel génétique ». Glenn Simon n’hésite pas à investir dans des aliments spécifiques à chaque stade physiologique. « L’alimentation est importante dès la fécondation. Pour avoir des porcelets vigoureux à la naissance, avec un poids moyen de 1,4 kg, c’est un travail qui commence dès l’ovulation », souligne-t-il. Toujours dans cet objectif de vigueur des porcelets, les gestantes reçoivent deux aliments : le premier de l’IA à l’échographie, le deuxième sur la suite de la gestation jusqu’à l’entrée des truies en maternité. « Cet aliment est formulé pour permettre le bon développement en poids des porcelets mais aussi une bonne préparation de la lactation », partage Hubert Lastennet. À l’entrée en maternité, les truies recevront un aliment péri mise-bas, axé sur le confort digestif et sur le bon démarrage en lactation. L’éleveur souhaite encore peaufiner la formulation sur la fin de gestation afin d’augmenter le nombre de sevrés. « Il faut arriver à trouver le bon équilibre entre un poids suffisant des porcelets et une bonne dynamique de mise-bas, souligne Glenn Simon. On a travaillé avec Hubert sur l’aliment péri mise-bas ».
Travail d’équipe
« Ces ajustements sur l’alimentation nous permettent de continuer à améliorer nos résultats, reconnaît Glenn Simon. On peut le faire grâce à la maîtrise sanitaire et une bonne équipe de salariés ». Côté sanitaire, l’éleveur estime avoir un cheptel solide « mais ce n’est pas pour autant qu’on baisse la garde sur la biosécurité. On est très rigoureux ». Par exemple, les tenues de travail sont changées chaque jour, les bottes à l’entrée de chaque salle. Et Glenn Simon d’ajouter, « on vaccine pas mal. Ça nous fait aussi gagner en sérénité ». L’éleveur sait qu’il peut compter sur la motivation de ses salariés. L’esprit d’équipe est entretenu par des échanges réguliers et une implication de chacun pour progresser. « Ce qui nous guide, c’est la GTE pour faire progresser la technique au service de la rentabilité ». D’ailleurs, Glenn Simon alloue des primes à ses salariés selon les résultats techniques. « C’est une façon de les remercier pour l’amélioration des performances ». Pour continuer à progresser, l’éleveur et ses salariés sont également impliqués dans des groupes avec la Coopérative et la chambre d’agriculture. « Ça nous aide à nous comparer, à échanger, à trouver des pistes de progrès, partage Glenn Simon. C’est aussi motivant pour l’équipe de voir qu’on a de bons résultats. En tant que chef d’entreprise, suivre le groupe prospective de la Coopérative m’apporte une vision plus large sur ma filière ».