Après trois ans de réflexion et de chantier, les premiers bâtiments labellisés Physior voient le jour. André Fertil, responsable commercial du marché porc Le Gouessant, nous détaille ce concept alternatif développé en exclusivité par Le Gouessant
Quelle est la genèse du concept Physior ?
ANDRÉ FERTIL : « Le concept est né d’une analyse des tendances de marché et des attentes des consommateurs, notamment en matière de bientraitance animale. L’activité Porc Le Gouessant a saisi l’opportunité de développer le porc Physior, une voie alternative haut de gamme qui s’inscrit entre les productions conventionnelle et bio. Ce nouveau débouché créateur de valeur est réservé, en exclusivité, aux éleveurs membres de notre réseau d’excellence Fermes 4 soleils dont les exploitations présentent des niveaux de visitabilité, d’hygiène et de biosécurité élevés. »
Quelles sont les spécificités d’un élevage Physior ?
« Les bâtiments labellisés Physior sont optimisés pour le confort de l’éleveur et de ses animaux qui ont accès à la lumière naturelle et à l’air libre grâce à des courettes extérieures. L’espace se compose de 4 zones de vie, conçues de manière à satisfaire l’expression des comportements naturels chez le porc : une zone de couchage, une zone de jeu contenant des objets manipulables organiques, une zone d’alimentation et une zone de déjection. La densité y est plus faible qu’en production conventionnelle avec 1,20 m2/porc. »
Combien avez-vous de réalisations à votre actif ?
« Deux bâtiments de croissance Physior ont été mis en service cette année. Sylviane et Sylvain Sérandour ont été les premiers à ouvrir la voie en mettant en service, en juin dernier, un bâtiment de croissance Physior de 1 200 places à Pléguien (22). Pierre Cloarec, éleveur à Bringolo (22), vient de se lancer, il y a quelques jours, avec un bâtiment de 672 places. Une ferme pilote, dont l’ensemble des ateliers seront conçus selon le modèle Physior, verra le jour dans le courant du second semestre 2021. De nombreuses études ont démarré sur la zone géographique Le Gouessant, car ce concept novateur intéresse nos adhérents. Le conseil d’administration de la Coopérative a d’ailleurs validé le principe de créer 12 000 places de porcs Physior d’ici fin 2022. »
Quelles sont les spécificités des deux bâtiments actuellement opérationnels ?
« Si le cahier des charges global est identique, les éleveurs sont libres du choix des constructeurs et équipementiers. Le bâtiment de Sylviane et Sylvain Sérandour fonctionne en ventilation dynamique, et est organisé en grandes cases. Celui de l’EARL Cloarec fonctionne en ventilation statique, avec de petites cases. Autre spécificité : l’élevage Sérandour est équipé d’une cuve qui permet de stocker du maïs plante entière, du trèfle ou de la luzerne afin de diversifier l’alimentation des porcs et d’améliorer l’indépendance protéique de l’élevage. »
Avez-vous des premiers résultats techniques à partager ?
« Les 3 premiers lots sortis, depuis la mise en service du bâtiment de Sylviane et Sylvain Sérandour, sont prometteurs avec 937 g de GMQ 30-115 kg, 1,6 % de taux de mortalité et 97 % des porcs dans la gamme. Nous attendons les premiers résultats en termes d’IC 30-115. Il faudra néanmoins un an de recul pour valider la fiabilité des performances qui sont prometteuses. »
Quelles garanties Le Gouessant apporte-t-il aux porteurs de projet ?
« Le conseil d’administration de la Coopérative a mis en place des garanties financières pour les premiers candidats Physior. Elles couvrent notamment le surcoût du bâtiment qui est proportionnel à la surface supplémentaire créée. Les contacts sur la valorisation des porcs Physior sont aujourd’hui bien avancés de l’abattage à la grande distribution, en passant par la transformation. Car, notre priorité est de faire en sorte que cette production alternative soit durable, donc rentable ! »