Thème central en élevages de porcs, volailles et ruminants, la réduction de l’usage des antibiotiques intéresse aussi la production de truites, daurades, bars et crevettes. Le Gouessant Aquaculture expérimente des solutions alternatives comme nous l’explique Amélie Gonçalves de Sa, chargée de projets.
Quelles sont tes missions ?
Amélie Gonçalves de Sa : « Dans un premier temps, j’ai dressé le bilan des maladies bactériennes, parasitaires et virales qui affectent les truites, les daurades et les bars. Dans un second temps, j’expérimente des alternatives à l’administration d’antibiotiques dans les aliments
aquacoles. »
Quelles sont ces alternatives ?
« Il s’agit de spécialités, mises au point par nos fournisseurs ou par nos soins, à base d’extraits naturels de plantes, d’huiles essentielles, de vitamines… »
Où et comment les testez-vous ?
« Les solutions déjà homologuées font l’objet d’essais chez des pisciculteurs qui travaillent avec nous. Les alternatives en cours de développement font l’objet de tests in vitro en laboratoire par exemple avec Oniris, l’École Nationale Vétérinaire de Nantes. Puis, si les résultats confirment leur intérêt, nous les expérimentons in vivo dans une structure dédiée. C’est le parcours expérimental qu’a par exemple suivi AquaBoost, un produit à base d’huiles essentielles qui est le fruit de la collaboration transversale entre différents services du Gouessant. »
Comment as-tu mis au point l’Aquaboost ?
« Pour ce produit, j’ai beaucoup travaillé en transversal avec les équipes Le Gouessant, notamment avec Benoit Gouvars, vétérinaire porc pour la formulation, Sophie Téhard, acheteuse qui m’a rapprochée de Synergie Prod pour la fabrication du produit, et avec Sébastien Courtois pour la méthode de travail et le suivi du projet grâce au processus RID. »
À quoi sert AquaBoost ?
« AquaBoost aide à prévenir les symptômes de la vibriose, une maladie bactérienne qui affecte les poissons et les crevettes. Nous l’avons testé, in vitro chez Oniris en comparaison à des produits de fournisseurs, puis in vivo chez le bar dans une structure agréée pour l’expérimentation à Malte. Au vu des bons résultats obtenus, nous passons maintenant à la phase d’expérimentation grandeur nature en pisciculture, dernière étape avant sa commercialisation. »
Existe-t-il déjà en aquaculture des alternatives à l’usage des antibiotiques ?
« Oui, de nombreuses solutions existent, mais le produit miracle n’existe pas. Il nous faut trouver des synergies permettant de diminuer les problèmes rencontrés en élevages. C’est ce que nous avons fait dans la gamme NEO – E ou la gamme Winter, en combinant nos connaissances sur la formulation et les additifs santé. »