Depuis 3 ans, Sandra et Anthony Puel produisent des pommes de terre. Une diversification pour ces éleveurs de porcs et de poulettes, qui répond à leurs attentes tant du point de vue agronomique qu’économique.
« Alors qu’on est plutôt éleveurs dans l’âme, nous nous sommes découvert un grand intérêt pour la culture de la pomme de terre », reconnaissent Sandra et Anthony. Installés à Bréhand (22), ils se sont lancés dans cette culture il y a 3 ans, en complément de leurs 160 truies en système naisseur-engraisseur et de leurs trois bâtiments poulettes. « Pour diversifier nos rotations et trouver une nouvelle source de revenus, cela faisait quelque temps qu’on réfléchissait à faire des légumes de plein champ », retracent les deux agriculteurs. Leur choix se porte sur la pomme de terre. « Un copain en faisait. On a pu discuter avec lui des intérêts, des contraintes de cette culture, se souvient Anthony. L’accompagnement technique proposé par Le Gouessant et les débouchés nous ont convaincus ». Depuis 3 ans, Sandra et Anthony consacrent donc à la pomme de terre 5 à 6 ha des 100 que compte leur SAU. Ce qui leur permet de garder un délai de 4-5 ans avant le retour de la culture sur une même parcelle.
« En plus de ce délai de retour, il y a des critères de taille et de qualité de terre pour choisir les parcelles où implanter cette culture, complète Sandra. Nous avons aussi intégré le temps de travail pour trouver cet équilibre à 5 à 6 ha ». En insérant la culture de la pomme de terre dans leur rotation, Sandra et Anthony ont pu allonger leur rotation. « La pomme de terre est d’une autre famille que les céréales ou le colza. Ça casse les cycles des maladies et des ravageurs, précise Anthony. Il y a un arrière-effet bénéfique pour le blé qui vient après ».
Une aide au suivi cultural
En plus de l’intérêt agronomique, l’accompagnement technique qu’assure Le Gouessant a pesé dans la balance de décisions de Sandra et Anthony. « C’était une culture qu’on ne connaissait pas, se souviennent-ils. Pour qu’elle soit économiquement intéressante, il faut obtenir de bons résultats, donc être performant techniquement ». Pour y arriver, le responsable culture pommes de terre de la Coopérative épaule les producteurs dans le suivi technique. Document indispensable, le cahier de suivi synthétise les étapes clés de la culture et sert d’aide-mémoire sur les différents traitements, avec les produits utilisables, les doses. « Ce ne sont pas les mêmes interventions qu’en céréales. La première année, on a besoin de ce document pour prendre ses repères », apprécie Anthony. Pour les agriculteurs qui débutent la culture, comme Sandra et Anthony, Le Gouessant renforce son accompagnement technique. « La première année, notre technicien est venu plusieurs fois et je l’ai appelé souvent », reconnaît l’agriculteur. Grâce à cet appui et à leur suivi rigoureux de la culture, Sandra et Anthony ont atteint leur objectif d’un rendement moyen de 45 à 50 t/ha. « Les conditions météo jouent beaucoup sur le rendement. La 1re année, on a produit 60 tonnes/ha, l’an dernier, où on a manqué de pluviométrie, seulement 42 et cette année 52, chiffre Sandra. En moyenne sur ces trois premières années, on a atteint notre objectif ». Le paiement se fait sur le rendement et sur le respect des calibres. « Les contrats ont été revus à la hausse », apprécie l’agricultrice. Contents des résultats agronomiques et économiques, Sandra et Anthony ont déjà prévu d’implanter 5,8 ha de pommes de terre l’année prochaine. « C’est un challenge qui nous ouvre de nouvelles perspectives pour amener à notre exploitation de la plus-value par le végétal ».
Un suivi rigoureux
Première étape de la culture, le choix de la variété se fait selon le débouché. « Nos pommes de terre sont transformées en chips. Nous implantons donc une variété qui donne des pommes de terre bien rondes », partage Sandra. Du fumier de volaille apportera les 170 unités d’azote/ha dont aura besoin la culture. La plantation a lieu fin avril. « Avant, je prépare la terre comme pour un maïs, explique Anthony. La plantation est réalisée par une entreprise car elle nécessite du matériel spécialisé. L’entreprise fait trois passages pour billonner puis tamiser la terre, puis les plants sont déposés à une quinzaine de centimètres sous terre ». Ce sera la même entreprise qui assurera la récolte. Un désherbage suffira à limiter la concurrence des adventices jusqu’à ce que les plantes couvrent l’inter-rang. La partie la plus délicate de la culture reste la gestion des maladies fongiques. « Il faut avoir l’œil. Le mildiou peut arriver vite, souligne Sandra. Pendant la période à risque, qui va de mi-juin à mi-juillet, la parcelle doit être inspectée très régulièrement ». Pour assurer les traitements, un des tracteurs de l’exploitation est chaussé en roues étroites.
« Selon la météo et les risques, on peut être amené à intervenir régulièrement mais à mini-dose de 0,4l/ha », explique Anthony. La récolte a lieu entre septembre et octobre. « Après le défanage, il faut attendre que toutes les parties aériennes soient desséchées et que les pommes de terre aient le bon taux de matière sèche et un calibre entre 45 et 75 mm pour la variété qu’on cultive ». Dans un souci de traçabilité, toutes les interventions « depuis les étiquettes des plants jusqu’au respect du délai d’attente pour le défanage », sont consignées dans le cahier de suivi.