Passionné par le milieu marin et spécialiste des algues, Alexis Bouvet a créé en 2017 Symbiomer, la seule entreprise en France à combiner l’élevage de truites en mer, l’algoculture, la récolte d’algues de rive, la pêche d’algues de fond et la pêche à la coquille Saint-Jacques.
La polyvalence, qui fait toute l’originalité de Symbiomer, repose sur une démarche environnementale vertueuse qui respecte la saisonnalité des produits. Cette diversification permet aussi à l’entreprise d’être économiquement viable. Titulaire d’un Bac pro Cultures marines et d’un Master 2 en Aménagement des territoires maritimes et littoraux, Alexis Bouvet a développé son projet au sein du Centre d’Étude et de Valorisation des Algues (CEVA) à Pleubian pendant 3 ans. Puis, il a mis au point un procédé innovant d’aquaculture multi-trophique intégrée et a lancé sa start-up en 2017. Pour ce faire, il a obtenu une concession de 3 hectares à l’embouchure du Trieux, la première autorisée en France depuis 1996 pour des activités de pisciculture marine.
Une cage flottante brevetée
Au large de Bréhat, une cage flottante, brevetée Symbiomer, permet de cultiver différentes espèces d’algues, tout en produisant des truites en mer. Dans cette cage immergée, les truites en faible densité bénéficient d’une eau de qualité. Elles sont nourries en aliments bio Le Gouessant et rejettent des substances favorables au développement des algues et des coquillages alentours. Ce principe d’aquaculture multi-trophique, qui reproduit l’écosystème, permet aussi d’apporter des réponses à une bonne gestion des ressources marines.
Pas moins de 4 tonnes de truites ont été produites sur le premier cycle, vendues à la criée et à des mareyeurs qui apprécient leur qualité et en redemandent. Au vu de ces bons résultats et de la demande croissante, Alexis Bouvet envisage d’installer 3 autres cages sur sa concession, sa production annuelle étant autorisée jusqu’à 20 tonnes.
Son cœur de métier reste cependant l’algoculture. Avec 210.000 tonnes d’algues consommées en France chaque année pour la cosmétique, l’agriculture et la nutrition animale ce marché est en plein essor. Le potentiel de développement de la filière est
prometteur puisque la production, principalement bretonne, est de 70.000 tonnes seulement.