Comment les agriculteurs peuvent-ils exploiter l’intelligence artificielle pour tirer parti de leurs données d’élevage ? La Coopérative s’est emparée de la question en créant, avec l’aide de See-D, de nouveaux outils d’aide à la décision visant à renforcer le suivi technico-économique des élevages de poules pondeuses.
Durant toute la durée du lot, les poules pondeuses génèrent une multitude de données, à commencer par le nombre d’œufs pondus et l’évolution de la courbe de ponte. Grâce à la modélisation statistique, See-D et la Coopérative Le Gouessant ont développé une intelligence artificielle capable de prédire la date optimale de réforme des poules.
Réformer au bon moment
La durée moyenne d’un lot au sein de la Coopérative est actuellement de 68 semaines. Mais, saviez-vous que ce cycle peut varier de deux mois d’un lot à l’autre ? Alors, comment anticiper la date optimale de réforme ? À partir de quand est-il plus rentable de réformer son lot ? Nous avons développé un modèle statistique nous permettant de dessiner, pour chaque typologique d’élevage, une courbe de prévision des pontes d’œufs. Basée sur l’Indice de Production d’Œufs Quotidien (IPOQ), cette courbe s’ajuste en temps réels en fonction des résultats du lot en cours et permettra in fine de déterminer une date optimale de réforme, à partir de laquelle la production du lot n’est plus suffisamment rentable.
Anticiper les baisses de ponte
L’IPOQ est un indicateur particulièrement intéressant. Il livre, de manière régulière, de l’information précise sur les performances du lot en cours. Depuis plusieurs mois, la Coopérative poursuit ses travaux avec l’aide de See-D pour développer une intelligence artificielle de pilotage au service de l’Homme. Concrètement, il s’agira d’anticiper des fléchissements à venir sur la ponte des œufs. Pour ce faire, nous avons segmenté les élevages en fonction de leurs comportements : certains ont une production stable, d’autres en dents de scie. En fonction du segment auquel appartient l’élevage et de son IPOQ, l’outil va calculer la probabilité de décrochage du lot et alerter l’équipe technique. Ces données, disponibles à la semaine, seront répertoriées sur une cartographie. Ainsi, si plusieurs élevages d’une même zone géographique décrochent, nous serons à même d’en rechercher les causes le plus précocement possible.
Le développement de ce modèle prédictif de production d’œufs devrait permettre à la Coopérative et à ses adhérents engagés dans le partage de données de gagner en réactivité, avec des gains économiques potentiels à la clé. Alors qu’un suivi classique implique un temps de réaction de 4 semaines entre les premiers signaux faibles et a prise de conscience d’un réel décrochage de la ponte, l’intelligence artificielle nous alertera dans un délai de 2 semaines. Ce modèle, qui devrait être mis à la disposition des équipes techniques prochainement, laisse présager de belles perspectives au service de l’Homme.