Depuis mi-novembre, la France est un territoire déclaré « à risque élevé » pour l’Influenza aviaire H5N8. Joël Bertin, du service Santé animale, détaille les incidences de cette mesure et livre quelques recommandations pratiques.
Quelle est la situation vis à vis de l’Influenza aviaire ?
Joël Bertin : « L’Influenza aviaire H5N8, hautement pathogène, circule en Europe depuis plusieurs semaines. Au 25 novembre, certains pays hors Union Européenne ont fermé leurs frontières à nos exportations suite à un premier cas déclaré en Haute-Corse dans une animalerie. Deux autres animaleries et 5 basses-cours se sont ensuite révélées contaminées. L’ensemble du territoire français métropolitain est déclaré « à risque élevé » depuis le 16 novembre. Le confinement des volailles est devenu obligatoire pour toutes les basses-cours et tous les élevages avec parcours. Les adhérents Le Gouessant en poules pondeuses plein air, label et biologique ont donc claustré leurs animaux dans les bâtiments. »
Quelles sont les obligations auxquelles les éleveurs sont tenus ?
« Au-delà du respect des mesures de biosécurité déjà en place dans le cadre de la charte sanitaire et de leur plan de biosécurité, ils doivent notamment :
- surveiller tout signe clinique d’influenza aviaire et prévenir leur vétérinaire en cas de suspicion,
- restreindre au strict minimum l’accès des visiteurs et des véhicules,
- réduire et aménager les parcours pour éviter les contacts avec les oiseaux sauvages,
- chauler les chemins d’accès et les abords des bâtiments d’élevage…
Le service Santé Animale a détaillé l’ensemble des consignes à respecter dans un document d’information sanitaire transmis aux éleveurs de volailles, aux équipes de l’activité Volaille et au Trafic dont les camions de livraison d’aliments sont systématiquement désinfectés à l’entrée de chaque élevage. »
Le confinement peut-il générer des troubles comportementaux chez des volailles habituées à sortir ?
« Chaque confinement peut apporter son lot de problèmes comportementaux. Les volailles peuvent se tasser près des trappes à l’heure habituelle de sortie. L’exploration incessante de leur milieu avec leur bec peut se transformer en picage de leurs congénères. »
Que conseillez-vous pour prévenir ces problèmes ?
« Il faut surveiller de près les poules à l’heure de la sortie, aménager les heures de repas, enrichir le milieu avec des blocs à piquer, des ballots de paille ou de luzerne, des bidons de couleur, des cordes végétales… En résumé, leur trouver de saines occupations, comme nous lorsque nous sommes confinés ! »