Pour maintenir le dynamisme des filières et remplacer un maximum des actifs qui partiront en retraite au cours de la prochaine décennie, l’agriculture doit valoriser la diversité des projets et des profils autour d’installations à la viabilité vérifiée.
Entre 2010 et 2020, la ferme France a perdu 20 % de ses exploitations car un tiers des agriculteurs qui ont pris leur retraite n’ont pas été remplacés. Dans les 10 ans à venir, le renouvellement des générations sera encore plus important. Parmi les 496 000 chefs d’exploitation et associés qu’a dénombré le dernier recensement agricole, 55 % ont plus de 50 ans, 25,4 % ont plus de 60 ans. Au sein de la Coopérative, le constat est le même, un tiers des adhérents est à moins de 10 ans de la retraite. Pour combler les départs, 12 à 15 000 installations aidées ont lieu chaque année. Pour maintenir la dynamique des filières, il en faudrait le double.
Au défi du nombre de jeunes à installer, s’ajoute celui de l’évolution des modèles d’exploitation. Par exemple, beaucoup d’exploitations en société sont à la recherche d’un nouvel associé, alors que la majorité des candidats à l’installation veulent travailler en individuel. Pour une installation réussie, le futur cédant doit accepter que celui ou celle qui lui succédera ait un profil, des projets différents, voire même une autre conception du métier. C’est en valorisant la diversité des projets que le renouvellement des générations pourra se faire. Il va falloir également trouver des viviers de repreneurs potentiels au-delà des cercles familiaux. Déjà, un tiers des transmissions se font hors cadre familial. Les salariés en exploitation, ceux des services de remplacement mais également des porteurs de projet en reconversion professionnelle peuvent être autant de candidats à l’installation.
L’accompagnement, la clé d’une installation réussie
Si les installations doivent être nombreuses, elles doivent surtout être de qualité pour assurer aux nouveaux agriculteurs un projet viable et pérenne. Le Gouessant accompagne les jeunes dans la construction de leur projet. « Nous aidons les cédants à préparer la transmission et à déterminer la valeur de reprenabilité économique de leur outil. Nous sommes aux côtés des candidats à l’installation pour réaliser une étude économique sur la cohérence et la viabilité », explique Sylvie Chapin, coordinatrice installation-transmission. « Nous leur proposons un accompagnement que ce soit pour l’amélioration des résultats technico- économiques comme pour les formalités d’installation. »
Profil des nouveaux installés bretons
« À 21 ans, je me suis installée après un tiers »
Après son BTS et une première expérience dans une maternité collective, Ségolène Poulard se voit proposer une place par des producteurs de porcs avec qui s’entraide son ami, déjà installé en vaches laitières, à Sens de Bretagne (35).