« Au 8 août, deux tiers des surfaces n’étaient toujours pas collectées ! » s’exclame David Fouchard avec désarroi. Responsable de la Collecte céréales au sein de la Coopérative, il n’avait jamais connu autant de retard dans les battages. En cause, une météo pluvieuse en fin de cycle ne permettant pas aux agriculteurs de moissonner. Heureusement, cette forte hygrométrie a profité aux maïs qui ont connu, cette année encore, des rendements quasi-records.
Céréales et oléoprotéagineux
La campagne avait pourtant bien débuté. « Les semis s’étaient déroulés dans de bonnes conditions, si bien qu’au printemps la plaine était très belle » témoigne David Fouchard qui espérait alors de très bons rendements. Mais un important excès de pluviométrie en fin de cycle est venu asphyxier les céréales. « Globalement on a perdu un potentiel de 10 à 15 quintaux sur les céréales à paille. »
La collecte d’été aura traîné en longueur. Commencée tardivement à la mi-juillet, elle ne s’est achevée qu’aux alentours du 15 septembre, pénalisant la qualité. « En blé, on a vu des poids spécifiques baisser de l’ordre de 4 points entre la première et la dernière récolte » témoigne David Fouchard. Pour inciter les adhérents à battre, la Coopérative a mis en place des aides : barème humidité relevé, réduction des frais de séchage…
Avec 10 % de hausse de rendements par rapport à la moyenne quinquennale, le colza (qui a l’avantage de sécher plus vite qu’une céréale à paille) tire son épingle du jeu. La féverole, récoltée sur la première quinzaine de septembre, a également engrangé de bons rendements (entre 40 et 45 quintaux en moyenne) grâce à une arrière-saison ensoleillée.
Maïs grain
« La bonne nouvelle, c’est que la pluviométrie de cet été a été bénéfique au maïs » annonce David Fouchard évoquant des rendements quasi-records permettant d’atteindre une récolte autour de 50 000 tonnes. Les semis ont profité de conditions idéales, mais la somme de températures nécessaire à la bonne maturité du grain n’a été atteinte que tardivement. Par conséquent, la récolte a commencé à la mi-octobre, avec une quinzaine de jours de retard. « Il a fallu gérer de gros rendements avec des taux d’humidité importants autour de 34,5 % en moyenne sur le territoire. Mais la qualité reste notre priorité ! » explique David Fouchard qui a dû mettre en place des quotas par jour et par dépôt afin de lisser l’afflux de maïs sur les séchoirs.
Pommes de terre
En pommes de terre, les conditions très humides ont favorisé l’apparition de maladies telles que le mildiou. Une vigilance accrue était nécessaire pour maintenir les tubercules sains. En parallèle, la problématique taupin a été très présente cette année encore, occasionnant des déchets. Le temps sec observé en fin de cycle a limité l’avancement des arrachages notamment sur le mois de septembre. Ils ont débuté mi-août dans le Finistère et ont fini début novembre dans la zone du Mont Saint-Michel. In fine, les rendements sont dans la moyenne des dernières années avec environ 21 500 tonnes collectées sur les différents bassins de production.