Nicolas Bronsard, éleveur de dindes à Plumelin (56), accorde une grande importance à la biosécurité. « Au-delà de l’épisode actuel de grippe aviaire, il en va du maintien du bon statut sanitaire de l’élevage » assure l’éleveur qui a tout mis en œuvre pour se prémunir des risques.
« Il y a une dizaine d’années, quand je me suis installé, la biosécurité n’était pas vraiment un sujet d’actualité. Ça l’est devenu avec le développement d’épizooties comme la grippe aviaire. Alors, comme tous les éleveurs, je me suis adapté. » Nicolas Bronsard est à la tête de 3 bâtiments avicoles (3 000 m2 au total) sur un site de moins d’un hectare. « Tout est clos par des haies et des talus. J’ai installé une chaîne à l’entrée et la signalisation qui s’impose. Personne ne peut pénétrer sur l’exploitation sans mon autorisation. » Comme Nicolas n’habite pas sur place, il a placé son exploitation sous surveillance vidéo en installant six caméras. Il espère ainsi « dissuader les visiteurs malveillants. »
Une discipline individuelle et collective
Au quotidien, l’éleveur a adopté un protocole de prévention rigoureux. « Par exemple, j’ai des paires de sabots et de bottes pour chaque bâtiment. Je change de sabots dans le premier sas avant de pénétrer dans le magasin, puis j’enfile les bottes pour aller dans l’élevage. » Il essaye, autant que possible, de faire respecter les règles élémentaires de biosécurité aux différents intervenants d’élevage : passage par un pédiluve pour l’équipe de vaccination, fourniture de tenues à usage unique et chaulage des bâtiments avant les embarquements… Il apprécie que les chauffeurs qui livrent l’aliment Le Gouessant désinfectent les roues de leur camion et respectent le plan de circulation. Ces deux dernières années, Nicolas Bronsard a participé au projet « Partage », créé par l’ITAVI pour faire progresser la biosécurité. « Nous avons établi un diagnostic initial de l’exploitation avec des axes de progrès et un suivi des améliorations apportées. Le bilan s’est révélé satisfaisant. » Pour autant, l’éleveur continue sur sa lancée.
« En 2021, je compte installer un pare-vent pour fermer le hangar où je stocke la paille, la sciure et du matériel. » Les ateliers participatifs, réalisés au sein de Partage, lui ont permis d’échanger sur les bonnes pratiques de biosécurité avec d’autres aviculteurs bretons, d’y sensibiliser les entreprises d’intervention et de ramassage, tout en prenant des engagements à leur égard. « Pour préserver le statut indemne de notre production et les emplois qui y sont liés, il faut s’astreindre à une discipline individuelle, mais aussi collective. C’est hyper important que chacun en prenne conscience » conclut-il.