En 2020, la Bretagne a connu 50 jours de stress thermique sur la seule période estivale. Une situation pas si exceptionnelle, générée par des températures supérieures à 22 °C et un taux d’hygrométrie au-dessus de 45 %.
Le stress thermique se mesure à travers l’Index de Température et d’Humidité. Au-delà d’un ITH à 68, la vache est en situation d’inconfort ce qui entraîne des conséquences importantes en termes de santé et de production laitière.
Fertilité et immunité impactées
De nombreux capteurs et applications mobiles fleurissent sur le marché pour vous permettre d’anticiper les coups de chaleurs. Si toutefois vous n’êtes pas équipé, le stress thermique s’observe assez facilement : baisse de l’ingestion et de la rumination, augmentation de la fréquence respiratoire et de la transpiration, tendance à moins se coucher… Vous constaterez également une baisse de la fertilité (avortements plus fréquents) et de l’immunité (apparition de mammites), ainsi qu’une chute de la production. L’impact sur la production dépend de l’intensité et de la durée du stress ainsi que du niveau de production initial. Il a été mesuré une perte comprise entre 2 et 4 kg de lait non produit par jour, lorsque la température passe de 26°C à 33°C, pour 40% d’humidité.
De l’eau disponible et accessible
Privilégier une bonne circulation de l’air dans la stabulation est essentiel, l’installation de ventilateurs pouvant aider. L’ajout de brumisateurs peut également être intéressant, à condition que le bâtiment soit correctement ventilé. On privilégiera alors les zones statiques comme l’auge ou l’aire d’attente.
En cas de stress thermique, une vache peut ingérer jusqu’à 150 litres d’eau par jour. Pour répondre à ses besoins, il est nécessaire de s’assurer que 10% de l’effectif puisse boire en même temps (10 cm d’abreuvoir par animal). On sera également attentif au débit et à la qualité de l’eau, y compris au pâturage. Privilégier les prairies ombragées ou sortir les animaux la nuit peut aider en cas de fortes chaleurs.
L’alimentation en conditions chaudes
Afin de favoriser l’ingestion, il est conseillé de distribuer la ration le soir ou au petit matin, lorsque les températures sont plus fraîches. Aussi, l’ajout de stabilisateurs de fourrage comme l’acide propionique peut être intéressant pour limiter l’échauffement de la ration. Autre subtilité : penser à augmenter la concentration énergétique du régime, tout en conservant l’apport en fibres afin de préserver la rumination.
En cas de stress thermique, il convient également de compenser les pertes minérales en électrolytes, de limiter le risque d’acidose avec les substances tampon et de renforcer l’immunité. Des ingrédients minéraux comme le comme le sodium, le potassium, du bicarbonate et des antioxydants peuvent être des solutions. Votre technicien Le Gouessant est là pour vous accompagner dans la mise en place de votre ration d’été.