Au GAEC Allée du Temple : tout mettre en œuvre pour progresser

#ruminant
18 mars 2022

Les objectifs des associés du GAEC Allée du Temple sont simples : conserver le niveau d’étable à 12 000 litres et améliorer les taux sans augmenter la charge de travail. Pour y parvenir, ils se sont appuyés sur l’audit CRAC réalisé par Maxime Ogier, technicien Le Gouessant et l’outil de suivi technique Easy Map.

« On peut toujours progresser ! » C’est avec cette philosophie que Michel, Maryse et leurs fils Jérémy et Anthony Gesbert, associés au sein du GAEC Allée du Temple à Plorec-sur-Arguenon, se sont lancés dans l’audit de potentiel laitier CRAC proposé par Maxime Ogier, leur technicien ruminant.

Mai 2020, tout est mis sur la table, on épluche les pratiques. Objectif, identifier celles qui peuvent être améliorées pour optimiser le système de production laitière. Action, réaction, les préconisations techniques sont mises en œuvre sur-le-champ.

Premier levier, l’alimentation. Le plan lacté des veaux a été concentré en augmentant la quantité de poudre par litre de buvée. « Le but est d’améliorer leur croissance et le développement des cellules mammaires », tablent les éleveurs. Les génisses ont bénéficié d’une concentration protéique de leur ration en vue de favoriser leur croissance. « L’objectif est d’atteindre 400 kg à 14 mois pour la première IA. » Le régime des taries, conduites en deux lots, a lui aussi été révisé. Les vaches en phase d’involution et de repos ont reçu 500 g de correcteur azoté supplémentaire pour atteindre minimum 12 % de MAT. Celles en préparation au vêlage sont passées de 2,5 à 3 kg d’aliment complet à Baca négative pour mobiliser le calcium. Ni trop grasses, ni trop maigres, les vaches expriment un bon démarrage en lactation et les pathologies autour du vêlage et en début de lactation sont rares. « Depuis qu’on gère en deux lots, on a moins de non-délivrances et les vaches repartent mieux en appétit. »

Plus de lait pour des taux identiques

De l’ensilage d’herbe (dérobée RGI et trèfles) a été ajouté au maïs ensilage dans la ration des vaches en lactation. Et surtout, la complémentation a été modifiée. « On met de la VL Star Boost MG, plus concentrée en énergie. » Résultat, la production a bondi de 2 kg/vache/jour et s’affiche à 37,6 l/VL. « Les taux TB et TP sont stables, donc c’est que du bonus ! » Le niveau d’étable flirte avec les 12 000 litres. « Les primipares ont moins progressé que les multipares à cause d’un trop long temps d’attente à la traite. » L’augmentation de la production s’est accompagnée d’une hausse du nombre de lactations par vache. « Certaines sont à sept lactations et ont dépassé les 120 000 litres. » Le taux de renouvellement a chuté de 40 à 30-32 %. À présent, les éleveurs visent une augmentation du taux protéique grâce à une alimentation de précision. De la méthionine a été introduite il y a quelques mois. À suivre…

Le confort en plus

La question du maïs ensilage était à revoir. « On tassait des silos à 5-6 m de hauteur. Et le report de stock n’était que de 15 jours. » Pour augmenter ce report à deux mois et améliorer les conditions et la sécurité du chantier, les éleveurs ont construit un silo de 57 m x 16 m d’une hauteur de 3 m. La hauteur des autres silos a pu ainsi être abaissée. La conservation de l’ensilage et la transition alimentaire des laitières s’en trouvent améliorées. Pour le bien-être des vaches, un abreuvoir en inox de 2,5 m a été ajouté dans la stabulation. « Il faut que 10 % des animaux puissent boire en même temps. On est ainsi passé de 8 à 12. » Le confort des vaches passe aussi par l’accès aux 14 ha de pâturage et par un bon paillage. Pas moins d’une tonne et demie de paille par jour et un nettoyage de l’aire de couchage deux fois par semaine. La radio est aussi diffusée en permanence. « Les vaches sont plus calmes et moins peureuses. »

Temps de traite divisé par deux

Le point noir se situe au niveau de la traite, surtout depuis l’augmentation de la référence laitière avec l’installation des jeunes en 2015 et 2019. Avec une salle en 2 x 5, le temps de traite s’allonge. « Trois heures matin et soir à deux personnes, c’est long », indique Maryse qui a les épaules douloureuses après 35 années de traite. « Les vaches fatiguent dans l’aire d’attente et l’expression des primipares est pénalisée », reprend Michel. Décision fut donc prise de construire un nouveau pôle traite de 2 x 16 places et 32 griffes. « On va diviser le temps de traite par deux. » Les éleveurs comptent réinvestir ce temps gagné dans la surveillance et l’observation des animaux.

Un suivi aux petits oignons

Pour contrôler la bonne marche de l’atelier lait, les éleveurs utilisent Easy Map. Ce logiciel synthétise les données du contrôle laitier et en facilite l’interprétation. « Cela conditionne le rythme de mes visites. On regarde d’abord la synthèse, puis l’évolution de la production laitière, la couverture énergétique des 100 premiers jours de lactation, le bon fonctionnement du rumen et le risque d’acidose, puis l’efficacité protéique. Ensuite, on commente le pilotage de la reproduction, le niveau de cellules et à la fin on passe en revue les vaches en alerte », détaille Maxime Ogier. Chaque paramètre est clairement affiché pour les multipares et les primipares. « L’interface est très visuelle, on distingue bien les critères. Easy Map permet de voir le retour sur investissement, de valider la stratégie adoptée », confirment Michel et Anthony. En complément, la partie économique est analysée avec l’outil Aunéor. La marge brute sur coût alimentaire est un bon repère pour mesurer la performance du troupeau. « Avec 35,25 litres de lait livrés par vache par jour, et une ration stable, on atteint 8,34 € de MCA par vache par jour », commente Maxime. Un excellent niveau, preuve de l’efficience des choix technico-économiques.