Guillaume Minier élève des poules pondeuses bio à Augan (56). Cet éleveur passionné est en recherche constante de solutions pour concilier performances techniques, bien-être animal, respect de l’environnement et rentabilité économique. La valorisation de son parcours extérieur est au cœur de sa démarche. Et ses efforts sont d’autant plus valorisés que son exploitation se situe sur un axe fréquenté, en bordure de 4 voies Ploërmel-Rennes.
La biodiversité au service du bien-être
Guillaume a d’abord commencé par aménager des jachères fleuries au sein des parcours. « Les jachères favorisent la biodiversité sur la parcelle, offrent aux poules un objet d’exploration et magnifient le paysage. Un bel environnement de travail, c’est quand même plus sympa au quotidien ! » Résume Guillaume qui, côté entretien, broie certaines jachères qui se ressèment alors seules alors que d’autres sont ressemées à l’automne et au printemps. En parallèle, à côté des jachères, l’éleveur travaille le sol sur des lignes pour en faire des bandes de grattage où les poules se poudrent.
Bien réfléchir son implantation
Les parcours sont entourés de haies bocagères dont la coupe est valorisée en copeaux. « Nous souhaitions trouver une rentabilité supplémentaire au parcours en conservant nos valeurs. On s’est donc fait accompagner par la chambre d’agriculture pour aménager le verger qui nous correspondait : 10 ha de pommiers à jus et à couteau plantés il y 5-6 ans ».
Le projet a été raisonné pour s’adapter à plusieurs contraintes :
- La main-d’œuvre : la plantation en ligne rend les coupes plus efficaces et plus rapides ;
- La possibilité de valoriser des cultures complémentaires au verger : les plans en haute tige laissent le parcours disponible entre les lignes, pour de l’herbe coupée une fois par an à destination des vaches (coupées le matin avant la sortie des poules), et peut-être aussi pour d’autres cultures à terme ;
- La protection sanitaire des fruits : le choix d’une variété dont les fruits ne tombent pas facilement limite la chute au sol, la contamination avec les germes aviaires et facilite la récolte par des secoueurs ;
- Limiter les prédateurs : la plantation à plus de 50 mètres du bâtiment réduit la prédation des buses.
La démarche de Guillaume vient d’être reconnue par le 2ème prix du Concours Général Agricole* sur la thématique « Équilibre agro-écologie » sur le territoire du Grand bassin de l’Oust. Elle va être également valorisée par la Coopérative Le Gouessant dans le cadre de ses travaux autour de l’agroforesterie et l’aménagement des parcours, dont l’objectif est de synthétiser les opportunités de valorisations des parcours pour les adhérents de la Coopérative.
* Les pratiques agroforestières ont intégré le Concours Général agricole en 2019 en tant que nouvelle catégorie du Concours des Pratiques Agro-écologiques. Le Syndicat Mixte du Grand Bassin de l’Oust et la Chambre Régionale d’Agriculture de Bretagne se sont associés pour organiser une section locale du Concours Général Agricole Catégorie Agrofresterie.