À l’EARL Élevage Person, la génétique s’exprime haut et fort

#ruminant
06 septembre 2019
Elevage person en lait

Comment figurer dans le Top 15 des meilleurs élevages Prim’Holstein de France ? Claudine et Tanguy Person, producteurs laitiers à Pleudaniel, nous livrent leur secret : respecter les fondamentaux pour valoriser le potentiel génétique de leur troupeau de 85 vaches.

11 816 kg de lait produits par vache et par an, 830 kg de matière utile produite. Et oui, c’est possible quitte à faire bugger tous les logiciels de suivi des performances ! L’élevage Person se classe à la 13ème place des meilleures exploitations Prim’Holstein de France au Contrôle laitier. « Depuis deux générations, nous réalisons un travail génétique de fond sur le troupeau avec l’appui de Prim’Holstein France » commente Tanguy. « J’ai contracté le virus de la génétique lors de mes formations agricoles sur l’élevage de Coat-Izour à Ploëzal. Les critères de sélection se sont portés sur la qualité des attaches mamelles qui sont notre principal support de travail. Nous avons aussi visé la capacité corporelle pour sélectionner des vaches qui aient du coffre. Aujourd’hui, nous accordons une attention particulière à la qualité des aplombs, sans détériorer la productivité et les index fonctionnels : cellules, fertilité, longévité. » Equinoxe en est la preuve vivante puisque la vétérante du troupeau, qui se porte comme un charme, en est à sa 7ème lactation et a produit à ce jour près de 91 000 kg de lait.

Auto-renouvellement : la règle d’or

Dans l’exploitation, l’auto-renouvellement est la règle d’or pour préserver un excellent statut sanitaire. « Nous n’introduisons aucun animal dans le troupeau. A contrario, le travail de sélection nous permet de valoriser des vaches en lactation par la vente de plusieurs bêtes en lait chaque année. »

Sur ces bases génétiques solides, les éleveurs s’attachent à respecter les fondamentaux de l’élevage. Claudine, en charge des génisses, ne déroge pas aux règles élémentaires : « à la naissance, la prise de 4 litres de colostrum en drenchage est systématique. S’en suit un plan lacté avec un passage à un repas unique à 15 jours. Nous travaillons avec de la poudre de lait – 200 grammes par litre d’eau – pour assurer régularité, sécurité et croissance. Et nous distribuons du Futur Star Magnum jusqu’à l’âge de 6 mois, avec de l’eau et de la paille à volonté bien sûr. »

De l’avis de Tanguy : « la gestion du stress est fondamentale dans les périodes de transition alimentaire jusqu’à 2 mois. Il faut maîtriser le risque de coccidiose. La mise à l’herbe est aussi une étape clé pour les génisses en première année de pâturage. Nous maintenons un fond de ration d’ensilage de maïs. Nous leur administrons un bolus vermifuge, un bolus minéral et posons une boucle anti-mouches. » Les bâtiments génisses ont été aménagés de façon à ce que chacune ait une place aux cornadis. « Nous visons un poids moyen de 460 kg ou plus à 15 mois et un premier vêlage à 24 mois. Mais, dans les faits, nous sommes plutôt à 25 mois. »

Une alimentation saine et équilibrée

Ainsi, les petites génisses de l’élevage Person deviennent de grandes laitières auxquelles les éleveurs réservent « un logement confortable ainsi qu’une alimentation saine et équilibrée. » Cette dernière est raisonnée en concer tation avec Jean-François Le Floch, technicien Ruminant Le Gouessant.

La ration semi-complète hivernale se compose de :

  • 15 kg de matière sèche d’ensilage de maïs
  • 1 kg de Rumiluz, luzerne déshydratée « pour un effet mécanique brin long qui active le fonctionnement du rumen »
  • 1 kg de correcteur azoté Star Max Pro
  • Un minéral à la carte avec bicarbonates et levures

La ration est repoussée 8 à 9 fois par jour par le robot de la table d’alimentation. La complémentation individuelle est distribuée au robot de traite. Les vaches reçoivent du Star Max Pro et un aliment de production à la carte Cartalim VL 1,03 UFL, 20,4 de MAT, enrichi en méthionine (Méthasmar t) et option détox (mycotoxines).

Les taries sont conduites en deux lots :

  • Un premier lot au pâturage sur les 4 premières semaines de tarissement avec un peu de maïs et de correcteur
  • Un deuxième lot en bâtiment pour les préparations au vêlage avec 7 kg MS maïs, paille à volonté, correcteur azoté et minéral spécial tarie

« Notre conduite est somme toute classique » résume le couple avec humilité en regard des prouesses réalisées en matière d’efficacité alimentaire : 1,77 litre de lait produit par kg de matière sèche. Qui peut le plus, peut le mieux !